Depuis plusieurs années, le Maroc traverse l’une des crises hydriques les plus complexes de son histoire. En raison de la succession des années de sécheresse, de la baisse du niveau des barrages et d’une demande en eau en constante augmentation, une question essentielle s’impose :
« Comment le Maroc garantira-t-il l’approvisionnement en eau potable et soutiendra-t-il ses secteurs économiques ? »
Dans ce contexte critique, le journal Atalayar révèle que le Royaume a annoncé un investissement colossal de 58,7 milliards de dirhams destiné à renforcer ses infrastructures hydriques et à sécuriser ses ressources en eau pour les années à venir.
Cet investissement n’est pas une simple ligne budgétaire : c’est un projet national ambitieux qui dessine les contours d’un avenir hydrique plus sûr pour le pays, dans un monde où la pression sur les ressources naturelles ne cesse de s’intensifier.
Ce guide approfondi explore les détails de cette stratégie, ses objectifs, ses retombées attendues ainsi que les défis futurs—afin de comprendre ce que ce programme représente réellement pour les citoyens marocains d’aujourd’hui et de demain.
1. Contexte de la crise hydrique : pourquoi la sécurité de l’eau est devenue une priorité nationale ?
1.1 Un changement climatique de plus en plus sévère
Le Maroc est fortement touché par :
- une baisse notable des précipitations,
- des niveaux de barrages alarmants,
- des vagues de chaleur prolongées,
- l’épuisement progressif des nappes phréatiques.
Ces phénomènes ont créé un déséquilibre profond entre l’offre et la demande, plaçant le Maroc parmi les pays confrontés à un stress hydrique aigu.
1.2 Une demande en eau en pleine explosion
La pression sur les ressources s’est aggravée en raison :
- de la croissance démographique,
- de l’extension de l’agriculture irriguée,
- de l’expansion rapide des grandes villes,
- de la montée des activités industrielles et touristiques.
Face à cette situation, une réforme globale des infrastructures hydriques s’est imposée comme une urgence nationale.
2. Détails du plan d’investissement : que couvrent les 58,7 milliards de dirhams ?
Il s’agit d’une vision stratégique complète—bien plus que la simple construction de barrages.
2.1 Modernisation et construction de barrages
Le programme prévoit :
- la construction de nouveaux barrages de grande capacité,
- l’augmentation du stockage dans certains barrages existants (comme Mohammed V),
- des travaux de protection contre l’envasement.
Objectif : doubler les capacités nationales de stockage d’ici les prochaines décennies.
2.2 Interconnexion hydrique entre les bassins
Un projet central :
- relier les bassins excédentaires du Nord à ceux en déficit au Centre et à l’Est.
Cela permettra de redistribuer l’eau de manière plus équitable à l’échelle nationale.
2.3 Extension des stations de dessalement
La dessalement est une solution de plus en plus stratégique, notamment pour les villes côtières. Parmi les projets majeurs :
- la méga-station de Casablanca,
- les stations d’Agadir et de Dakhla.
Grâce à ces infrastructures, l’approvisionnement en eau potable sera moins dépendant des précipitations.
2.4 Traitement et réutilisation des eaux usées
L’investissement couvre également :
- la construction de stations d’épuration,
- la réutilisation des eaux traitées pour l’irrigation et l’industrie.
Une solution durable pour réduire la pression sur les ressources naturelles.
2.5 Protection contre les inondations
Malgré la sécheresse, plusieurs villes restent vulnérables aux inondations soudaines. Le plan inclut donc :
- l’amélioration des réseaux d’évacuation,
- la modernisation des systèmes de drainage,
- la construction d’infrastructures anti-crues.
3. Répartition régionale : quelles zones sont les plus concernées ?
3.1 Région de l’Oriental
- Grandes infrastructures de protection contre les inondations
- Amélioration de l’approvisionnement en eau potable
3.2 Tanger – Tétouan – Al Hoceima
- Renforcement de la sécurité hydrique dans une région fortement urbanisée
3.3 Sud : Dakhla – Oued Eddahab
- Projets hydriques liés au nouveau port stratégique de Dakhla
3.4 Casablanca – Settat
- Une des plus grandes stations de dessalement d’Afrique
3.5 Souss – Massa
- Soutien au secteur agricole et à la station de dessalement d’Agadir
4. Les bénéfices attendus de cet investissement
4.1 Sécurité hydrique à long terme
Le Maroc vise une protection durable contre :
- les sécheresses extrêmes,
- les pénuries d’eau potable,
- les risques économiques liés au manque d’eau.
4.2 Création d’emplois et stimulation économique
Ce programme générera :
- des milliers d’emplois directs et indirects,
- des opportunités pour les entreprises d’ingénierie, de construction et de technologies propres.
4.3 Amélioration de la production agricole
Une ressource en eau stable permettra :
- une meilleure productivité,
- la sécurisation des cultures,
- la réduction des pertes saisonnières.
5. Défis à surmonter pour réussir le programme
5.1 Assurer un financement durable
Les investissements lourds nécessitent un financement continu sur plusieurs années.
5.2 Respecter les délais et la qualité
Tout retard pourrait compromettre l’efficacité du plan.
5.3 Gérer la consommation nationale
Il faudra encourager :
- l’économie d’eau,
- l’utilisation de technologies modernes d’irrigation,
- la surveillance du gaspillage.
5.4 Préserver l’environnement
Les projets hydriques doivent intégrer des solutions écologiques.
Avec son investissement historique de 58,7 milliards de dirhams, le Maroc pose les bases d’une transformation profonde de sa gestion de l’eau.
Si les projets sont réalisés à temps et avec rigueur, le pays disposera d’un système hydrique robuste capable de résister aux défis climatiques futurs.
Qu’en pensez-vous ? Le Maroc doit-il aller encore plus loin dans sa stratégie hydrique ?
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